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(Traducion: triopx1)
MasterMarc: Il y a bondage et bondage. Pour être très honnête, la plupart du temps j’utilise le bondage pour immobiliser mes mecs, les restreindre, pour les rendre prêt à l’emploie. Le bondage est juste un moyen d’arriver à mes fins. Mais il existe des actifs qui utilisent un autre type de bondage, dans quel cas le bondage est bien plus qu’un outil. L’un de ces actifs est Myfroghashat. C’est quoi pour toi le bondage ?
Myfroghashat: Pour moi, le bondage c’est tout ce que tu as dit, mais tellement plus encore. Bien sûr, moi aussi ça me permet de restreindre, mais le concept de restriction est très large et on peut le faire de plusieurs manières. Donc je vois le bondage comme un moyen d’arriver à mes fins, mais également comme une fin en soi. Pour moi, l’acte du bondage est tout aussi important que ce qui suit une fois attaché.
Quand j’approche une scène, j’essaye de visualiser la scène que je veux obtenir et comment je dois positionner le soumis, et de là vise bien sûr la restriction. Mais je cherche également à contraindre. Et je pense que c’est ce qui donne au soumis l’impression de vraiment être dans la merde, d’être immobile, avec des liens serrés. C’est ce qui rend le bondage amusant en soit, même sans aller plus loin.
Pour moi le bondage c’est aussi visuel et esthétique, et je cherche toujours à créer des bondages qui en envoie visuellement parce que c’est ce qui m’attire le plus. Quand j’ai commencé à apprendre à poser un bondage il y a 6 ans, c’était le bondage esthétique et visuel qui me plaisait le plus. Pour moi c’est un acte artistique, expressif, et qui donne du challenge… C’est les raisons principales de mon amour pour les cordes, les possibilités sont presque infinies, limitées par ta seule imagination, et occasionnellement les lois de la physique.
MasterMarc: On va bien sûr discuter de côté esthétique du bondage et de ton amour pour les cordes et jusqu’où ça va. Mais tu as mentionné les sensations que vise le bondage pour un soumis. En tant qu’actif tu as eu pas mal de soumis chez toi. Quels sont, d’après toi, les sensations que recherchent le plus les passifs en termes de bondage ?
Myfroghashat: Eh bien ça varie de passif en passif, mais il y a des thèmes qui reviennent souvent. Par exemple, la perte de contrôle, le désir de se soumettre, la sensation d’impuissance, la perte de sa liberté. Pour moi, la redistribution du pouvoir ça joue sur ton mental, et c’est crucial pour permettre à ton soumis de se fondre dans la scène. Et comme mon style de bondage prend du temps, les soumis sont restreints progressivement, et l’échange de pouvoir est progressif lui aussi, jusqu’à ce que le soumis soit totalement impuissant. C’est un régal 🙂
MasterMarc: A quoi ressemble une session de bondage pour que ce soit une bonne session pour toi ?
Myfroghashat: Je plaisante souvent sur le fait que je suis un dominant serviteur car, autant j’aime avoir le contrôle d’une scène, autant j’aime produire une session qui soit agréable et appréciée mutuellement. Du coup, la réponse la plus simple à ta question, c’est les sessions qui ont plu au soumis, car j’apprécie apporter l’expérience désirée. Parfois il suffit d’un bondage qui soit confortable, en donnant une chance au soumis de se détendre savourer l’expérience. Parfois, le bondage doit servir de teasing pour une scène de edging. Parfois ça demande de la douleur et de la frustration. Il n’y a pas de guide pour faire d’une session une bonne session, il suffit de l’union consentante entre deux adultes engagées dans une relation saine et sécurisée. Je ne suis pas difficile !
MasterMarc: Il n’y a pas de standards dans le SM et le fétish. C’est la raison pour laquelle la satisfaction des désirs et des besoins de toutes les personnes concernées est la clé d’un bon SM ou fétish. Parlons du côté esthétique et artistique du bondage que tu as mentionné. Quel est ton objectif quand tu fais ce genre de bondage, et quelle est ton approche artistique ?
Myfroghashat: Eh bien mon objectif c’est de rendre mon soumis joli haha. J’adorerai te donner une raison plus sophistiquée ou intéressante, pour être très honnête, je veux juste faire quelque chose qui a de l’allure. J’essaye toujours de choisir un design qui mettra en valeur les traits de mon soumis, et d’utiliser des techniques qui sont agréables au visuel. En général, j’essaye juste de faire quelque chose qui à l’air beau et intéressant.
J’aime bien considérer mon style comme étant “sans effort, et pourtant méticuleusement” complexe et orné. Pour reprendre les mots d’un ami à moi et ancien roper (actif qui pratique le bondage), mon style serait du cordage à haute fréquence, où toutes les cordes qui se croisent interagissent de manière complexe, et visuellement attractive. Seul 20-25% de mon bondage est vraiment du travail technique de restriction. Le reste c’est contraindre et rendre beau. C’est se faire plaisir et faire quelque chose d’unique, personnel, confortable, personnalisé et sécurisé. Dernièrement j’ai essayé de nouvelles idées qui sont plus propres, raffinées, épurées et minimalistes, mais qui reste des concepts qui attirent et qui sont sécurisés.
Quant à mon approche esthétique, si on peut la considérer comme telle ? Je suis un peu un scientifique fou à essayer ci et ça, les cordes volent dans tous les sens alors que j’essaye de me décider sur un concept. En général je laisse les formes se créer d’elles même et je laisse le concept émerger, et c’est de là que je créer mon design. C’est un processus, c’est sûr.
Une règle que je me suis donné très tôt c’est de ne jamais reproduire deux fois un même design pour m’encourager à développer mes compétences et techniques. Je suis en permanence en train d’innover, de conceptualiser et essayer de nouvelles choses. Big up à mes soumis qui perçoivent et apprécient ce que j’essaye de faire et qui aime l’expérience, la patience, les compétences et les résultats. Ils comprennent quand quelque chose de marche pas et sont super indulgents alors que je corrige ou que je recommence carrément le projet. Le bondage c’est un processus collaboratif avec son soumis, et je suis très reconnaissant de travailler avec des personnes aussi sympathiques. J’ai hâte de rencontrer bien d’autres personnes encore !
MasterMarc: Ça semble représenter pas mal de travail et de réflexion. Mais tu veux vraiment juste rendre les mecs beaux ? En tant que Maître, il me manque un peu l’aspect sexuel. Ce n’est pas le but aussi de les rendre plus salopes, prêt à être utilisé, exposé et bien sûr vulnérable et livré à toi ?
Myfroghashat: Oh eh bien, ça reste du bondage après tout… Je veux qu’ils soient beaux et magnifiques dans le contexte du bondage. Bien sûr le but c’est de les restreindre pour qu’ils soient prêts à être utilisé et servir. Pour moi c’est la base, je pensais que c’était logique.
MasterMarc: Les cordes représentent quelque chose de spécial pour toi. Peux-tu nous en dire plus sur ta relation avec elles ?
Myfroghashat: J’ai découvert le monde du BDSM quand j’étais adolescent. En explorant pour la première fois un site de porno, je suis tombé sur du bondage. Ça aurait pu être un simple harnais et des menottes, mais j’étais transcendé. C’est à travers les cordes que j’ai exploré les kinks, et quand j’étais enfin prêt à l’expérimenter, mes premières sessions étaient des scènes de bondages avec des cordes. A l’époque, je pensais que je voulais être passif, être le mec sur la photo. Après seulement 3-4 scènes j’ai changéde côté et j’ai commencé à être roper.
Etant donné où j’habitais à ce moment, je n’avais pas accès à d’autre dominant ou des classes pour apprendre, du coup j’ai appris sur le tas. J’étudiais les photos de ropers (dont certains ont déjà été mentionné ici), en essayant de retracer les cordes de l’avant à l’arrière de la photo en construisant une image mentale du design, et puis je me suis entraîné sur moi même. En jouant avec mes premiers soumis, je traduisais ces designs sur leur corps et je continuais à apprendre et à me développer.
Et en ce qui concerne la corde en elle-même, étant étudiant je n’avais pas forcément accès au cuir, au latex ou un autre équipement. La corde en revanche, ça rentrait dans mon budget, ce qui tombait bien compte tenu de la fixette que j’avais là dessus. J’ai aussi réalisé que je pouvais économiser une BLINDE si, au lieu d’acheter des cordes de bondage, j’achetais des cordes classiques, et que je les travaillais moi même pour les utiliser dans cette pratique. Aujourd’hui encore je fais mes propres cordes, chaque mètre à été personnalisé. C’est une incroyable connexion que j’ai avec mes cordes, de les créer et d’ensuite pouvoir les utiliser dans mes designs.
MasterMarc: Peux-tu nous expliquer comment tu prépares tes cordes toi même et quel type de corde spéciale tu produis ?
Myfroghashat: Je produis toutes mes cordes à base de cordes en chanvre de 6mm. Je ne produis pas la corde en elle-même (même si j’adorerais pouvoir le faire moi même, un jour peut-être ?), mais j’utilise des cordes en chanvres brutes, sortie de l’usine et sur une bobine, que je transforme en chanvre utilisable pour le bondage.
Le chanvre brut est très sale, rigide et irritant. Du coup je commence par bouillir toute la corde pour la ramollir et la rendre plus douce, et je la nettoie bien pour enlever toute saleté, huiles, ou composants naturels qui pourraient pourrir. Ensuite je laisse la corde sécher et je tire dessus pour l’étirer.
A ce stade je décide de la taille des cordes et j’utilise ce qu’on appelle un “sailmaker’s whipping” pour boucler les extrémités où je compte couper mes segments de corde. La majorité de mes cordes en chanvres font environ 9 mètres, mais j’ai de plus petites de 3 mètre et de plus longues de 18 mètre.
Ensuite, je travaille la corde en tirant dessus et en la frottant sur elle même, ce qui permet de la poncer un peu, et ça enlève toutes les parties dures ce qui la rend plus douce et pliable. Cela produit *beaucoup* de poussière, la prochaine étape sera donc de roussir la corde en la passant à travers une flamme. Ensuite, il suffit d’essuyer la suie de la corde et la conditionner. Moi j’utilise un mélange d’huile minéral et de cire d’abeille, ce qui lui donne un bel arôme. Comme je joue avec de plus en plus de mecs, les huiles naturels du corps sont bonne pour le chanvre et l’aide à rester dans un bon état.
Si je veux colorer la corde, j’ajoute du colorant après avoir essuyé la suie, et avant d’appliquer le traitement. Je fais tout mes colorants moi même, en actuellement j’ai 9 couleurs en circulation. J’ai du rouge, rose, orange, jaune, vert, bleu, violet et noir. J’ai aussi des dégradés arc-en-ciel, c’est vraiment joli, c’est une de mes nouveautés. Je suis actuellement en train d’en produire plus.
Je pense que, si tu as le temps, produire tes propres cordes pour le bondage est un excellent moyen d’en apprendre plus dessus, et de vraiment pouvoir customiser ton équipement. J’ai déjà accompagné pas mal de ropers dans la création de leurs cordes et c’est excitant de voir les gens s’investir dans leur propre matos !
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MasterMarc: Un mec comme toi, qui semble être un perfectionniste du bondage, la toujours de nouvelles idées, de nouvelles photos, de nouvelles techniques en tête. Pourrais-tu nous partager un ou deux de tes prochains projets et nous dire ce qui les rend si intéressant à tes yeux ?
Myfroghashat: Il y a toujours de nouvelles choses ! Là tout de suite je me concentre sur la production de nouvelles cordes, plus précisément les cordes arc-en-ciel. J’y ai pris goût et j’en veux toujours plus. Je suis en train d’explorer les différentes couleurs que je pourrais utiliser, et quelles stratégies de coloration je peux exploité dans la création de magnifiques cordes en chanvre.
Au delà de ça, il y a toujours de la place pour évoluer sur le plan esthétique et visuel. Dernièrement j’ai exploré une forme plus stricte de bondage, avec des bars en métal espacées, c’est un peu différent de mon habitude. J’ai commencé à incorporer de nouveaux noeuds dans certains de mes bondages. Je suis constamment à la recherche de nouvelles inspirations et de moyens d’incorporer de nouvelles approches dans mon bondage.
Actuellement je suis en contact avec plusieurs kinkster du monde entier avec qui j’ai développé des amitiés, des relations de mentors, des collaborations et je suis excité de voir ces relations porter leurs fruits. Aussi, j’adore enseigner, et je pense qu’il est important de soutenir les talents émergents.
Pour finir, j’espère avoir bientôt assez de points d’ancrage résistants pour me lancer dans le bondage en suspension.
En attendant, vous pouvez me retrouver sur Recon, Tumblr, Instagram et Twitter et de temps en temps je fais des workshop, convention etc… Venez dire bonjour !
Tu veux en voir plus de Myfroghashat et son travail ? Envie de le contacter ?